Communicatu : ” Ùn cappieremu mai, è sempre rinasceremu. “
L’installation de la nouvelle Assemblée de Corse et l’élection du conseil exécutif le 2 juillet dernier sont venus traduire la nouvelle donne électorale résultant des élections territoriales.
A chaque étape de ce scrutin, Corsica Libera s’est attelé à conserver un même cap politique : celui de l’expression de l’idéal indépendantiste, de l’unité des forces constituant le mouvement national et enfin de la fidélité aux engagements pris devant les Corses en 2015 et 2017.
Le résultat du 1e tour a constitué une réelle déception au regard des quelques dizaines de voix qui ont manqué pour franchir le seuil des 7%, synonyme de qualification pour le 2nd tour.
Pour autant, dans le contexte difficile d’une campagne extrêmement courte où d’aucuns ont tâché d’installer un scénario écrit d’avance autour d’une bipolarisation de l’élection, les plus de 9.000 suffrages recueillis par la liste Fà Nazione constituent un résultat honorable et un socle solide pour appréhender l’avenir.
A l’occasion du 2nd tour, c’est en cohérence avec les principes d’unité et de pluralisme du mouvement national que nous avons envisagé les discussions avec nos anciens partenaires de Pè a Corsica. A l’issue de celles-ci, une seule offre ferme avait été formulée, celle de la liste Avanzemu, structurée autour du Partitu di a Nazione Corsa. Après avoir porté son discours autour de sa propre bannière au 1e tour, Corsica Libera a alors choisi de prolonger la logique d’union au sein de la liste Avanzemu pè a Corsica. Cette démarche rejetait le principe d’un ralliement sans condition à un homme, un camp ou une vision unique et permettait, à l’inverse, une fusion de liste où chaque composante avait vocation à conserver son identité, sa liberté de parole et d’action.
Nous prenons acte que le résultat électoral n’a pas été à la hauteur de nos espérances communes. Au sein même des Corses qui s’étaient porté sur notre liste au 1e tour, une part significative n’a pas adhéré à l’offre de 2nd tour. Si nous le regrettons, il s’agit d’une réalité factuelle dont nous devons tenir compte.
Désormais, bien que le verdict des urnes ne permette pas la constitution d’un groupe politique « Corsica Libera », la voix de notre courant d’idées demeure représentée au sein de l’Assemblée de Corse. Face à l’Etat français et au sein d’un hémicycle où le Président du conseil exécutif dispose d’une majorité absolue, Josépha Giacometti-Piredda y siègera pour porter le discours, les propositions et les aspirations du courant indépendantiste historique. Sa parole et ses votes pèseront par la cohérence du positionnement et par le soutien d’un mouvement qui entend faire la démonstration de sa capacité de résistance, de renouvellement et de résilience.
Comme annoncé dès l’entre-deux-tours, Corsica Libera s’engage dans un processus de refondation et de restructuration. Cette nouvelle séquence de l’expression de notre courant se concrétisera dans les semaines qui viennent par une grande assemblée générale qui aura vocation à un temps fort de débats et de choix stratégiques.
Plus que jamais fidèles aux fondamentaux de la souveraineté nationale, de la justice sociale et de la défense de notre terre, cette refondation passera nécessairement par l’accession aux responsabilités internes au parti de nouveaux visages, à la fois jeunes, compétents et sincères dans leur engagement. Cette nouvelle phase du combat indépendantiste devra également se traduire par une redéfinition de notre action sur le terrain, au plus près des attentes des Corses et par une actualisation de notre projet politique afin de faire face aux évolutions que notre pays connaît, et trop souvent subit.
Malgré les résultats impressionnants des listes se réclamant du mouvement national, la vitalité du courant indépendantiste demeure plus que jamais une nécessité. Les récentes déclarations gouvernementales opposant une fin de non recevoir à l’ouverture prochaine d’une véritable solution politique négociée autant que le non-évènement que constitue la dernière prise de position des « Régions de France » au sujet d’une nouvelle étape de décentralisation incluant la Corse, convergent vers une même évidence : sans véritable rapport de force politique, l’Etat français n’a jamais cédé la moindre parcelle de pouvoir. Sous ce quinquennat, sa feuille de route a consisté, au contraire, à renforcer le rôle de la préfectorale au détriment des institutions élues par le peuple.
Dans ce contexte, la tentation du post-nationalisme apparaît totalement hors de saison. C’est au contraire d’un mouvement national fort et d’un courant indépendantiste qui y occupe une place centrale dont la Corse a besoin pour faire face aux régressions politiques en cours, à une dissolution culturelle planifiée, à la dépossession foncière, à la précarisation du peuple corse, à sa disparition programmée sous la pression démographique.
Si les menaces sont réelles, il existe également une voie d’espoir pour construire un pays enfin libéré de toutes les dépendances. Notre courant politique demeure prêt à poursuivre le combat !
Ùn cappieremu mai, è sempre rinasceremu.