“Un cinglant aveu d’échec de sa propre stratégie, unilatérale et solitaire”
Aujourd’hui la Corse connaît une situation de blocage sans précédent, sur fond de régression sociale, économique et culturelle généralisée. Le sort inique réservé aux prisonniers politiques, lui, perdure malgré tous les appels unanimes que l’Etat français continue à considérer avec un mépris n’ayant d’égal que celui qu’il affiche pour chaque décision prise en Corse par les Corses.
Dans ce contexte, le paiement par ces derniers d’une dette ubuesque, visant à hypothéquer toute maîtrise des transports par une puissance publique corse, s’ajoute aux autres saignées pratiquées sur un contribuable qui n’a aucune influence sur son propre avenir, ou aux amendes faramineuses qui continuent d’être infligées à ceux qui se sont battus pour notre nation.
Face aux enjeux actuels la mobilisation contre la politique délétère de l’Etat français ne saurait être sporadique et ne viser qu’à sauver quelques apparences. Elle doit, au contraire, faire l’objet d’une stratégie à long terme, et tourner enfin le dos à des démarches qui ne peuvent mener qu’à l’impuissance et à l’échec. Elle doit se concrétiser par un rapport de force adapté à la réalité, au renforcement d’un socle authentiquement national, qui permette à notre peuple de faire entendre sa voix, et à la Corse d’être respectée dans ses choix.
Elle doit être conforme aux axes que, pour notre part, nous avons toujours privilégiés, et qui ne peuvent mener qu’à une véritable souveraineté du peuple corse sur sa terre. Elle se situe aux antipodes d’un enième feu de paille qui n’aurait pour seule ambition que de sortir momentanément d’une impasse politique dans laquelle nous mène en permanence le choix irresponsable d’une « troisième voie » oublieuse de nos objectifs nationaux.
À ce titre, le constat dressé aujourd’hui par Partitu Femu a Corsica sonne donc comme un cinglant aveu d’échec de sa propre stratégie, unilatérale et solitaire, et qui l’a conduit à procéder au démantèlement du contrat « Pè a Corsica » pourtant validé par le Peuple en 2015.
Nous préconisons donc une concertation en amont, et un redéploiement de toutes les forces vives de notre pays, celles qui ne perdront jamais de vue qu’il y a ici une nation à libérer et à construire, un peuple qui a vocation à se déterminer librement. Celles qui n’accepteront plus les reculades et les gages de conduite conformes aux exigences de Paris, celles qui seront capables de faire front commun pour défendre la dignité et l’intérêt supérieur de la nation. La méthode et les moyens de cette mobilisation nationale pérenne, qui se doit d’englober – au delà des institutions – tous les acteurs économiques, sociaux, culturels, et l’ensemble des forces politiques patriotiques, devront être définis et élaborés en commun, sans souci de caporalisation, et permettre de rendre irréversibles, enfin, les avancées que les Corses attendent et ont maintes fois validées.
C’est à cet élan nouveau, seul garant des convergences nécessaires, que Corsica Libera entend participer avec détermination et constance. Jusqu’aux victoires réelles qui ne se satisferont jamais de la dépendance et d’une quelconque soumission.