Rientrata pulitica di Corsica Libera
La crise sanitaire que la Corse a traversée a mis en exergue les défaillances criantes d’un système. Celles-ci existent ailleurs aussi mais, chez nous, elles prennent l’allure d’une double peine, nous contraignant à gérer une pénurie institutionnalisée en terme de santé publique, ainsi que l’aggravation d’une dépendance paralysante et mortifère.
Les répercussions sur l’économie corse sont catastrophiques et mettent en évidence non seulement l’urgence de certaines mesures essentielles que Corsica Libera a déjà eu l’occasion de détailler, mais aussi l’impérieuse nécessité d’écrire un autre scénario politique pour l’avenir, ou tout du moins, pour que la Corse puisse espérer en avoir un.
Statut fiscal et social, statut de résident, développement d’une économie productive, notamment dans le secteur agro-alimentaire, orientations stratégiques pour un développement durable, répondant en premier lieu aux besoins réels des Corses : ces combats que nous menons depuis des décennies doivent aboutir.
Aujourd’hui, même les plus réticents à l’égard de nos idées nous rejoignent sur ces points. Sur le court terme, on peut même dire qu’il s’agit pour nombre d’acteurs d’une question de survie.
Mais c’est aussi le moment ou jamais de trouver les voies d’un développement économique réel qui nous mettra à l’abri des aléas, qu’ils soient d’ordre sanitaire ou autre, alors qu’aujourd’hui les modèles que nous subissons nous exposent en permanence, et sont d’autant plus fragiles que l’économie réelle est systématiquement sacrifiée sur l’autel de la spéculation la plus débridée.
Au crépuscule de l’actuelle mandature, il convient collectivement d’effectuer un bilan de celle-ci et d’en tirer les enseignements nécessaires à la construction d’un projet nouveau que Corsica Libera devra porter aux côtés de ses partenaires naturels.
Le courant que nous représentons est l’héritier d’une Lutte de Libération Nationale qui regroupe toutes celles et ceux qui n’ont jamais renoncé.
Corsica Libera participera à cette construction sans se départir de ses fondamentaux.
Il est impératif de créer les conditions politiques d’une rupture de toutes les formes de dépendance :
-en encourageant et en favorisant le développement économique d’une île dont le taux de pauvreté et de précarité est digne de pays en voie de développement
-en protégeant notre patrimoine Historique et Culturel
-en faisant en sorte que tout ce qui nous constitue en tant que Peuple soit préservé
-en permettant aux Corses de vivre et travailler dignement sur leur propre terre.
Ce paradigme sera affirmé au sein de Pè a Corsica, sans affecter la cohésion avec les autres tendances qui la composent.
Comme en Catalogne, en Ecosse, ou en Kanaky, l’indépendance apparaîtra bientôt à une majorité de Corses comme une idée pertinente, la seule vraiment rationnelle et susceptible de solutionner nombre de problèmes que nous rencontrons. Nous savons que l’indépendance nationale, à laquelle nous n’avons jamais cessé d’aspirer, et pour laquelle nous nous sommes concrètement toujours battus, ne pourra advenir qu’en restant mobilisés et pleinement actifs sur les terrains culturel, social et économique.
Il est impératif d’y œuvrer au quotidien pour rompre avec les mécanismes de dépendance et déconstruire le système plus que néfaste qui est imposé aujourd’hui à notre peuple.
En tous cas, même ceux qui ne partagent pas totalement cet objectif nous rejoignent pour dénoncer tout le mal que la situation de dépendance actuelle fait au pays.
Les dernières élections municipales auraient dû être une occasion de concrétiser une telle stratégie sur le terrain électoral, même si celui-ci, malgré son importance, n’est pas l’alpha et l’oméga de la lutte politique.
Le respect des engagements pris devant les Corses au sein de la démarche Pè a Corsica, aurait pu, et dû, partout, constituer l’axe de toutes les convergences et des alliances naturelles, qui n’aurait aucunement exclu les possibilités d’ouverture. Cela n’a malheureusement pas toujours été le cas, loin s’en faut.
Pourtant, certains résultats obtenus, notamment les victoires historiques de Portivechju, Zonza ou Figari, démontrent que l’idée nationale reste, malgré les affres d’une pulitichella que l’on voudrait révolue, le dénominateur commun permettant de fédérer le peuple, ce qui est une donnée incontournable pour l’avenir.
Il ne faut pas s’y tromper, la série de victoires électorales depuis 2015 n’est que le fruit des sacrifices et de la décision courageuse prise par les militants du FLNC en 2014. L’initiative du FLNC pour la Paix a engendré un espoir immense.
Cette décennie passée, marquée notamment par la décision du FLNC de se repositionner sur le terrain politique public, a démontré que seule une démarche unitaire autour d’un projet national, qui préfigure une Corse libre de ses choix, pouvait constituer un socle capable de réunir les Corses en une majorité susceptible de parler d’une seule voix pour défendre l’intérêt général, et notre bien commun.
Corsica Libera continuera d’emprunter ce chemin, le seul qui puisse nous permettre de maintenir vivace la flamme de tous les espoirs et d’agir concrètement à la libération de notre nation.
Nous resterons donc plus que jamais mobilisés, sur les thèmes que nous avons toujours défendus, et sur lesquels nous apporterons à notre peuple la garantie que rien ne sera concédé :
Lutte contre la précarité
Lutte contre la spéculation et la dépossession foncière
Lutte contre les projets contraires au développement durable et la préservation de notre environnement
Aucun de ces terrains de lutte ne sera abandonné et il en sera de même pour :
La corsisation des emplois
Le statut de résident
La restitution à la langue de toute sa place dans la société Corse
Le soutien aux entreprises corses qui s’inscrivent dans cette logique de reconquête de notre souveraineté sociale et économique,
et bien sûr , le soutien indéfectible à nos frères emprisonnés dont le sort est indissociablement lié à celui de la nation tout entière.
La défense de l’environnement et d’une terre à laquelle nous appartenons au moins autant qu’elle ne nous appartient, ainsi que notre engagement au service de la justice sociale sont des combats que nous poursuivrons et amplifierons.
Ce qui est primordial c’est la cohérence du projet que nous porterons.
Le tourisme, par exemple, souvent vécu comme un mal nécessaire, doit devenir un véritable levier pour le développement.
Il faut sortir des schémas obsolètes qui coûtent à la collectivité plus qu’ils ne rapportent à un petit nombre, avec une situation de plus en plus dégradée pour les petites et moyennes structures permettant à des familles corses de vivre.
Il faut faire du tourisme une activité pleinement maîtrisée, au service d’une vision globale de l’économie du pays.
De manière plus générale, au delà de l’évocation des différents domaines de l’économie, le projet de société que nous concrétiserons ouvrira la voie à un réel développement au service des Corses, à travers un vrai statut fiscal et social d’une part, et en assurant, par ailleurs, la maîtrise publique de secteurs stratégiques (transports, déchets, énergie, eau…).
Les territoriales seront l’occasion d’affirmer aux cotés de nos partenaires naturels, au travers de la démarche Pè a Corsica, la volonté de cette nation de se libérer des chaines de la dépendance, qui entravent son développement.
Cette élection nous donnera l’occasion d’honorer les promesses faites au peuple en 2015 et dont certaines n’ont à ce jour pas été tenues, faute de stratégie globale et de cohésion au sein de la majorité.
La prochaine mandature doit réussir son combat contre le colonialisme Français, en gagnant tout d’abord celui de la confiance en soi. Il faut réarmer politiquement la revendication nationaliste par la concertation entre toutes les forces vives de notre peuple et leurs représentations.
L’Exécutif, l’Assemblée, la chambre des territoires, les chambres consulaires, les mairies, les communautés de communes ou encore le CESEC méritent mieux que la défiance et les tentatives de récupération politicienne.
Au contraire, la prise en compte des attentes de toutes ces structures dans le seul cadre qui vaille, à savoir « l’intérêt collectif du Peuple Corse », permettra d’opposer à la France un front uni sur un projet Corse partagé.
Ce sursaut salutaire qui s’appuie sur la concertation entre Corses est aux antipodes de « l’esprit du colonisé » que certains de nos dirigeants confondent avec le nécessaire « esprit de responsabilité ».
Une des priorités de nos futurs élus devra être le maintien de l’unité nationale par l’instauration d’une démocratie participative vivante.
Nous appelons donc les Corses à retrouver le chemin de la lutte pour la reconnaissance de nos droits nationaux, et à se réapproprier leur identité qui aujourd’hui trop souvent, est diluée dans une société en perte de repères.
Notre jeunesse en particulier doit se souvenir d’où elle vient, des luttes portées par les Hommes qui l’ont précédée, et que la seule route à prendre est celle qui nous portera collectivement vers la réalisation de la destinée de notre peuple, vers un processus d’autodétermination qui doit pour nous aboutir à l’indépendance de notre nation.
Nous continuerons à ces fins à privilégier l’idée nationale, dont les Corses ont confirmé, à plusieurs reprises, qu’elle était le fédérateur incontournable devant guider notre action.
Et nous continuerons à le faire avec toutes celles et ceux pour qui ces priorités prévalent sur toutes les considérations subalternes de basse politique, afin que l’intérêt national soit définitivement préservé.
Nos démarches actuelles vont dans ce sens.
Cette dynamique a vocation à s’amplifier par la participation, sans exclusive, de tous les Corses qui partagent non seulement ce rejet d’une pulitichella que nous avons toujours combattue, car elle a ruiné notre pays, mais aussi nos ambitions pour la Corse et elle seule.
Nous lançons donc un appel à toutes les composantes de Pè a Corsica pour que soit réaffirmé, et suivi de faits, l’accord nous lie autour d’un projet de construction nationale, afin que « un paese da fà » ne demeure pas un vœu pieux ou un slogan de campagne électorale, mais corresponde à une réalité tangible et incontournable : Par la même nous demandons la réactivation de la Coordination Nationale de Pè a Corsica.
Nous attendons, à cet égard, des réponses rapides qui seront déterminantes. C’est ainsi que doit, à notre avis, se pratiquer l’ouverture véritable qui permettra de rassembler notre peuple autour d’un projet et d’un avenir communs:
Pè a Corsica, è per ella sola !
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