Ghjurnate Internaziunale di Corti 2019
Cette année encore, les Ghjurnate Internaziunale s’ouvriront sur des débats et des prises de positions autour d’un constat amer qui s’affirme chaque jour, malheureusement un peu plus: le monde actuel, aux mains d’ Etats et d’intérêts financiers, qui ont pris le pas sur la volonté des peuples, est en conflit perpétuel. Mais, plus positivement, elles permettront également de montrer que cela ne saurait être considéré comme une fatalité, et que les choses bougent: malgré tous les écueils, toutes les tempêtes, le cap des libérations nationales et sociales est maintenu.
Ces ghjurnate seront l’occasion réitérée de découvrir, au delà d’un scandaleux block-out de l’information orchestré au plus haut niveau, la vérité de certaines situations qui mettent en évidence la progression et l’implantation des luttes sœurs en Europe et dans le monde. Ainsi, les résultats des dernières élections municipales en Catalogne par exemple, ne se limitent pas à la défaite cuisante d’Emmanuel Valls, dont les lamentables manœuvres pour frustrer les indépendantistes d’ERC de leur succès populaire resteront certainement dans les annales de l’art de nuire à la démocratie, mais n’entraveront pas la marche inéluctable de la nation catalane vers sa souveraineté.
Par ailleurs, les résultats globaux des indépendantistes catalans, toutes tendances confondues, et quel que soit le type d’élection, font de plus en plus régulièrement la démonstration de leur incontestable légitimité. L’exil et la prison de leurs responsables politiques n’y feront rien: pour le monde entier la Catalogne est un pays, que Madrid le veuille ou non. Que les instances européennes actuelles le reconnaissent ou pas. C’est une réalité intangible dont on ne peut que contenir momentanément et arbitrairement l’expression. De la même façon, l’élection en mai dernier de Roch Wamytan, responsable du FLNKS, figure historique de la lutte indépendantiste kanak, qui a remporté la Présidence du Congrès, traduisant un « éveil océanien » inattendu pour certains « spécialistes », augure des recompositions politiques qui, nous l’espérons, seront bénéfiques à la Kanaky. Les rocambolesques péripéties répressives que continuent à subir nos frères basques, et dont le sort réservé au militant historique Josu Urrutikoetxea, artisan de la paix en Euskadi, n’est qu’une illustration récente, montrent bien que le cynisme et la violence institutionnelle des Etats français et espagnol constituent toujours, pour l’heure, la seule réponse envisagée aux offres de paix d’où qu’elles viennent.
Mais, comme nous le verrons, une autre Europe, la vraie Europe, et un autre monde sont possibles. Une Europe et un monde en paix grâce à la coopération des peuples et des nations, où l’exercice du pouvoir sera enfin compatible avec l’expression démocratique. Où les espaces convergents seront organisés à partir des besoins et des réalités sociales, culturelles, économiques des peuples concernés.
La Corse y aura toute sa place, à la condition sine qua non de consolider un projet de société autour d’une certaine idée de la nation pour laquelle plusieurs de nos frères les meilleurs ont payé le prix le plus fort, celui de la liberté et, parfois de la vie. C’est ce lourd tribu, dans la lignée de celui versé par les héros nationaux morts à Ponte novu, qui constitue le ciment, le socle et les fondations de notre construction nationale. Car jamais rien ne s’édifie sur des mots, des rêves ou des sables trop souvent mouvants. Seuls les sacrifices consentis par les nations ouvrent les portes de l’Histoire.
Les débats qui vont se dérouler les 3 et 4 Août prochains seront éclairants sur la situation internationale et déterminants quant à l’avenir de nos propres luttes. Toutes celles et tous ceux qui veulent connaître la vérité sur certains sujets d’actualité, et restent attachés à la liberté des peuples, à commencer par le leur, trouveront au cours de ces journées matière à débattre, à réfléchir, à agir, pour l’avènement d’une Corse, nation libre dans une Europe et un monde enfin en paix.
Leave a Comment