Dichjarazione di Corsica Libera à a Ghjurnata 2021
Après quatre décennies de luttes du peuple corse sous toutes les formes, et surtout malgré 40 années de répression, nous sommes toujours réunis pour porter le plus largement, le plus fortement possible, la voix de notre nation sur la scène internationale.
Ainsi, en ces temps particulièrement troublés de pandémie et de crise politique à l’échelle de la planète, nous tenons à remercier tous ceux qui, de par le monde, ont voulu adresser un message de soutien à nos luttes.
Non, nous sommes loin d’être seuls, non, notre voix ne se limite pas aux frontières de l’île. Nous vous remercions de votre soutien tout comme nous vous assurons du nôtre en particulier envers vos peuples, qui, pour certains, sont désormais si proches de l’indépendance.
L’indépendance, pour vous comme pour nous, ce n’est pas qu’un slogan.
C’est aussi l’objectif de ceux qui, depuis presque quarante ans, forment, inlassablement, les rangs du Front de Libération Nationale de la Corse et représentent, en la conduisant à leur façon, un pan indestructible de notre lutte.
Nous avons une pensée particulière pour eux, notamment pour ceux qui ont donné leur vie ou sacrifié leur liberté pour que vive la Corse.
Par leur combat, les clandestins, en Corse comme ailleurs, ont permis à notre peuple de ne pas disparaître, ont permis de porter sur la scène des Nations, un combat que l’état français s’est souvent entêté de nier, même si à plusieurs reprises, il a été contraint de reconnaître la justesse de ce combat en adaptant de façon très spécifique, le statut de la Corse.
Et en appliquant à chaque fois la loi d’amnistie nécessaire.
Leur existence même est la preuve que la France, sous son expression expansionniste et au delà de ses chefs d’état successifs et de ses gouvernements, reste droite dans les bottes du colonialisme, persistant à nier l’existence même d’un peuple donc ses droits imprescriptibles.
Le comportement du gouvernement français est évidemment inacceptable comme le sont les rodomontades de son chef d’état.
Nous demeurons convaincus que notre présence sur le terrain des luttes institutionnelles est plus que jamais indispensable. Indispensable, car elle est la seule à déranger vraiment l’état.
Les récentes élections territoriales sont là pour attester de l’enracinement de notre courant politique. A cette occasion, des milliers de Corses ont fait le choix de voter pour une ligne politique claire et sans aucune ambiguïté, pleinement située dans le fil historique du mouvement national.
Par ailleurs, une large majorité de suffrages se sont portés sur des listes se réclamant, à des degrés très divers du nationalisme, ou parfois de concepts obscurs : le post nationalisme… Ils ont ainsi désigné une nouvelle majorité.
Si nous prenons acte et respectons le verdict des urnes, celui-ci ne remet pas en cause la conviction profonde qui est la nôtre : face au refus et au mépris que l’Etat français affiche face aux revendications avalisée majoritairement et démocratiquement par les Corses, seule une attitude de rapport de force, y compris institutionnel, et de résistance politique sera en mesure de lever tous les obstacles, comme ce fut systématiquement le cas lors de notre histoire récente, pour chaque avancée s’inscrivant dans le cadre de la lutte du peuple corse.
Les conditions créées successivement par la déclaration historique du FLNC et les accords qui ont permis au mouvement national de remporter des victoires électorales de forte portée politique en 2015 et 2017 était la garantie de la paix et de la reconquête de nos droits nationaux. L’un et l’autre étant intimement liés. Corsica Libera avait fortement contribué à instaurer cette donne politique et reste fidèle à ses principes, malgré la rupture unilatérale par certains de nos anciens partenaires des accords pris devant les Corses.
Une autre voie a été choisie par ceux qui sont aujourd’hui en situation de majorité à la Collectivité de Corse : celle d’une gestion du système en place et du refus assumé d’une opposition franche face à Paris, privilégiant, de fait, une attitude de déférence, voire parfois de connivence, avec le pouvoir et ses politiques.
Cette stratégie ne peut, selon nous, que conduire à l’impasse. Elle peut permettre de réitérer des succès électoraux et arithmétiques, mais pas de rompre avec le piège mortel de la dépendance, voire avec des logiques politiques que le mouvement national a pourtant combattu des décennies durant.
Nous affirmons, sans rancune et sans rancœur, qu’un autre cap est non seulement possible mais absolument nécessaire pour assurer la survie du peuple corse sur sa terre.
Chacun sait que Corsica Libera a apporté la plupart des idées qui sont actuellement au cœur du débat des années à venir, à savoir le transfert de fiscalité, Corsica 21, la mise en place immédiate d’une véritable compagnie publique maritime de la Corse, la co-officialité du corse, le statut de résident prélude à une véritable citoyenneté corse, etc… Le travail accompli et les chantiers engagés au sein de l’Assemblée de Corse, notamment concernant le volet social qui est pour nous essentiel, attestent également de la volonté de Corsica Libera d’agir toujours, et chaque fois que c’est possible pour le bien commun des Corses. Et ce malgré les obstacles et les entraves d’un système cadenassé que seule une attitude ferme, cohérente et volontaire pourra changer.
Ce rappel, s’il en était besoin, démontre combien est importante et incontournable la présence de Corsica Libera au cœur de la prochaine construction politique qui se fera obligatoirement en Corse, loin des débats stériles sur la gestion de tel ou tel résidu des conseils généraux.
Notre ambition est tout autre.
Gagner la bataille des idées a été notre première victoire et un échec conjoncturel aux consultations électorales françaises ne constituera jamais pour nous une défaite.
La priorité doit désormais consister à dépasser cet avatar institutionnel pour créer les conditions d’une victoire qui ne soit pas uniquement idéologique mais politique.
Nous avons pour cela 6 années devant nous pour développer nos priorités, pour les porter et aller au devant de notre peuple.
Tout d’abord Corsica Libera doit savoir dépasser son simple rôle de parti indépendantiste pour être au cœur d’un mouvement plus large encore, confortant notre courant politique, associant directement tous ceux qui ne renonceront jamais au projet national, et toujours davantage toutes les forces vives de notre pays. Notre toute prochaine Assemblée Générale sera l’occasion de démontrer notre capacité à nous restructurer et à nous inscrire dans cet élan nouveau, aujourd’hui vital, avec toute la force militante d’une jeunesse déterminée et responsable.
Nous sommes conscients des urgences de la situation actuelle, nous saurons nous mobiliser pour répondre aux attentes de notre peuple, et faire pencher la balance vers des solutions concrètes qui, dans tous les domaines, doivent amorcer une rupture irrémédiable avec un système de dépendance qui est la ruine de la nation . La création d’un Centre Hospitalier Universitaire multi-sites, les mesures permettant de lutter contre la cherté de la vie, l’arrêt des projets contraires au développement durable, la prise en compte des urgences écologique et climatique sont autant de combats qui, aujourd’hui, s’imposent à nous. Tout comme celui que nous avons toujours mené et mèneront toujours contre les logiques spéculatives qui tendent à exclure les Corses de leur propre terre.
Et plus largement contre la décorsisation massive de l’ensemble des secteurs de la société corse. La pérennité de la présence des Corses sur cette île qui est la leur, qui est la nôtre, qui doit revenir au cœur de la revendication nationale. Nous n’accepterons pas de disparaître.
Face à ce constat alarmant, nous allons nous atteler à mettre en marche tous les outils nécessaires à la sortie progressive de toutes les formes de dépendance : politique, culturelle, sociale et économique.
Pour y parvenir, la solution ne pourra venir d’une « l’autonomie progressive dans le cadre de la République française », comme l’ont proposé les formations autonomistes de concert avec les Régions de France.
Pour nous, la Corse est, depuis toujours, une nation de droit naturel et il est évident qu’elle doit, à l’instar des peuples niés d’Europe, retrouver un jour la pleine souveraineté.
C’est la raison pour laquelle nous nous sommes prononcés non pour un objectif de simple obtention d’un statut institutionnel contraint, mais pour un réel processus évolutif de dévolution des pouvoirs.
Si nous nous efforçons de continuer à respecter les options et les cheminements politiques de ceux qui, ne partageant pas ou plus, nous ne saurons jamais circonscrire notre combat dans une simple réformette d’une décentralisation à la française.
C’est dans cet esprit que nous observons, avec inquiétude, que les 13 présidents des « régions françaises » se positionnent dans le cadre d’une restructuration institutionnelle de la France « une et indivisible ».
Ainsi, Corsica libera se déclare formellement opposée à toute future évolution sous forme de pseudo-autonomie croupion qui n’aurait d’autre objectif que de réduire, par le biais d’institutions dévoyées, la voix et la représentativité du courant indépendantiste corse.
Notre ambition est donc double : construire la nation et sortir des ornières de la dépendance. Ce combat doit être celui de tous et ne peut se limiter à nos seuls militants. Il doit s’étendre au delà pour constituer le tissu politique, économique et social qui jettera les bases de la nouvelle société corse, débarrassée de ses chaînes.
En vue des échéances prochaines et notre assemblée générale, nous appelons nos militants, nos sympathisants, l’ensemble des Corses qui partagent notre analyse de la situation, et en particulier les forces vives de la jeunesse à la mobilisation.
Hè puru ghjunta l’ora d’avanzà versu à a Liberazione di stu Paese.
Urganizemu ci, da fà brusgià in core d’ogni Corsu a brama di Libertà,
Urganizemu ci da fà ribumbà in ogni cità è paese a parola d’indipendenza !
Urganizemu ci è inseme, Vinceremu !
E strapperemu ste catene !
Evviva u Populu Corsu !
Evviva a Lotta di Liberazione Naziunale.