PRATU DI GHJUVELLINA / SAN MARTINU / AGRICULTURE
Nous avons l’amertume de constater que les dispositifs et l’organisation actuelle ne savent pas empêcher la captation du patrimoine de la Corse par des appétits jamais rassasiés, dont nous avons un exemple de plus ;
Créée au lendemain de la revendication de nos ainés à Aleria en 1975, la SAFER n’a pas su protéger ce domaine agricole de 30 Ha, qui vient d’être amputé de la maison d’habitation.
La perte de ce patrimoine immobilier, dorénavant propriété d’un groupe spécialisé dans le tourisme de luxe interdit l’installation d’une activité agricole, privée de son habitation.Plus grave, nous faisons face à une vente support d’un détournement d’image et une escroquerie.
En effet, ce qui pour nous est le Domaine de San Martinu se trouve aujourd’hui renommé « Chateau Nasica » est laissé à l’abandon, et soit utilisé pour la vente d’une huile d’olive qui n’a rien de Corse. Les professionnels agricoles, organisés et engagés comme dans aucun autre territoire, ont protégé notre patrimoine productif, et nous ne saurions laisser ces efforts être captés par des commerçants pour des trafics extérieurs.
Corsica Libera ne peut admettre le saucissonnage des propriétés agricoles Corses, et le détournement de l’image de ses productions.
Au contraire, sa vision de l’enjeu agricole appelle une restructuration de l’action publique avec pour objectif de sortir la Corse et les Corses de la dépendance alimentaire.
Il est impensable que le développement agricole soit confisqué aux Corses, au prétexte qu’ils n’ont pas les capacités financières suffisantes pour acheter. Quel agriculteur est capable d’engager, comme ici, 14,5 Millions d’euros pour un Hectare?
Aussi, nous appelons à la création d’un dispositif qui devra être piloté par l’ODARC, et orienté vers la production :Pour commander à la SAFER de Corse, d’intervenir systématiquement sur le contrôle des prix d’un marché livré à la spéculation, de mobiliser le foncier par voie de bail ou d’acquisition, et l’inscrire dans un projet de développement des activités agricoles, avec le soutien du fond foncier.
Pour commander aux Chambres d’Agriculture de procéder à l’ensemble des études techniques nécessaires à la validation de chaque projet, en lien avec les animateurs des productions certifiées.
Pour que l’ODARC :
- Assure le portage administratif et financier des dossiers de modernisation des exploitations agricoles, en priorité dans le cadre du remembrement et de l’installation des jeunes,
- Assure le portage d’opérations groupées d’amélioration et d’aménagement des terres : l’ODARC, à l’instar de ce que faisait la SOMIVAC, effectuera pour le compte de tiers, les travaux préliminaires à la mise en valeur (pistes, clôtures, démaquisage),
- Assure l’ingénierie financière qui permette à l’exploitant de réaliser les travaux pour justification de son autofinancement.
- Assure, pour le compte des bénéficiaires, l’ingénierie financière et les moyens techniques susceptibles d’accélérer le démarrage ou la consolidation des exploitations agricoles,
- Développement du fonds foncier agricole à l’installation et à l’amélioration des terres mis en place au niveau de la Corse avec une dotation de 800000€ qui passera à 2 millions /an en 2022 et que nous souhaitons porter à 7M/an durant la prochaine mandature qui permettra de stocker des parcelles à vocation agricole en vue de les redistribuer prioritairement à des jeunes agriculteurs,
- Restitue un outil en situation de produire, économiquement viable et transmissible..
Corsica Libera ne peut admettre que la SOMIVAC ait su le faire en son temps, au profit des rapatriés, sans que la Corse ait les mêmes ambitions pour ; l’aménagement et la préservation de son territoire, la structuration de la production agricole, et ses enfants.