[CUNSULTA] Adduniti in Cunsulta per priparà a rientrata pulitica di u muvimentu, i militanti anu dibattutu di parechji sughjetti
Ces dernières semaines, l’actualité politique a malheureusement donné un aperçu des menaces multiformes qui pèsent sur le devenir de la Corse et de son peuple. La multiplication des conflits sociaux témoigne d’une situation dégradée et d’une précarisation grandissante du peuple corse sur sa propre terre. L’accélération du phénomène de dépossession de tous les secteurs de l’économie corse vient aggraver ce constat. La marchandisation de notre terre est aujourd’hui assumée de façon décomplexée comme l’illustrent les propos d’un député français, de la majorité macroniste, en visite dans notre pays le mois passé qui appelait à « transformer (le) patrimoine » de la Corse « en business » et qui fut reçu avec les honneurs par les représentants de l’exécutif de Corse. Notre langue, toujours menacée de déclin, et notre droit à la pratiquer en tout lieu continuent d’être niés et combattus par le pouvoir français. Notre peuple est aujourd’hui minorisé sous l’effet d’une colonisation de peuplement effrénée.
Dans quelques jours, le Président de la République française, Emmanuel Macron, se rendra en Corse. Alors que le constat dressé précédemment appelle un changement de cap qui place au coeur du projet la défense des droits nationaux du peuple corse, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a dernièrement envoyé des signaux qui confirment, malheureusement, notre perception négative des discussions en cours. En renvoyant toute possibilité d’une évolution politique à un compromis avec la droite corse et la droite française au Sénat, Gérald Darmanin renvoie habilement le « Processus » au rang d’une simple étape de décentralisation dont bénéficieront également les régions françaises. Dans ce cadre, l’ensemble des revendications centrales du combat national continueront de se heurter aux lignes rouges parisiennes. Malheureusement, cette situation a été rendue possible par le fait que la quasi totalité des forces politiques corses ont accepté, dès l’origine, les règles du jeu imposées par Paris.
En empruntant un tel chemin, continuer à parler d’ « autonomie » ou de « solution politique globale », comme l’a fait encore récemment le Président du conseil exécutif de Corse, reviendrait à se payer de mots et à continuer d’entretenir la grande illusion au mépris des intérêts des Corses et des engagements pris devant eux.
Le déroulé des discussions de ces derniers mois, comme le reniement de la parole de l’Etat français quant au processus en Kanaky, alors même qu’un accord politique existe au plus haut niveau de la hiérarchie des normes françaises, impose non pas de se satisfaire d’une politique des petits pas et du renoncement mais au contraire de maintenir un haut niveau d’exigence politique et un rapport de force déterminé.
Aussi, dans ce contexte, la venue d’Emmanuel Macron constitue un non-évènement. Davantage qu’une commémoration de la Libération de la Corse du joug fasciste et nazi, elle s’inscrit dans une politique de soumission de la Corse et de son peuple à la volonté parisienne.
À l’inverse, la mise en place d’une démarche de résistance et de construction nationale est plus que jamais nécessaire et doit constituer l’évènement politique de ces prochaines semaines. Dès les Ghjurnate Internaziunale di Corti, Corsica Libera a signifié sa disponibilité pour prendre part à une telle démarche en privilégiant les intérêts de la Corse aux logiques de parti et au patriotisme de firme ou de sigle. Ayant pris acte de l’initiative prise par le Collectif d’anciens prisonniers politiques Patriotti, nous appelons l’ensemble de nos militants à participer activement à la réunion du 15 octobre prochain à Corti et à contribuer à la réussite d’un nouvel élan pour la lutte nationale corse.
U 15 d’ottobre, per a Nazione, tutti in Corti !