Azzione in Lecci di Purtivechju è Pietranera.
AVA BASTA
Quand le retour à nos valeurs et à notre identité devrait être au centre de nos priorités, nous ne pouvons que constater avec une certaine amertume que de nombreux projets immobiliers vont à l’encontre des intérêts des Corses et de la Corse.
Ici au village de Lecci, et plus particulièrement dans ce pascialli de Portivechjacci se pose un « cas d’école ». En effet, cette résidence de tourisme gérée en LMNP (location meublée non professionnelle) a vu le jour grâce à des capitaux étrangers à la Corse et à la complicité de certains maires et de l’administration préfectorale laissant ce genre d’individus venir en toute quiétude défigurer notre île et s’emparer de notre patrimoine.
Il nous suffit de regarder ce projet, et de se poser la question de savoir comment a-t-on pu en arriver là. Sommes-nous condamnés à être obligé d’accepter passivement cette catastrophe à la fois spéculative, sociale et environnementale.
Il est évident que ce projet n’aurait jamais dû voir le jour.
Visiblement les 40 années de luttes contre la spéculation et la dépossession de notre patrimoine, de notre terre n’ont pas suffi à enrayer ce processus et l’appétit grandissant des fossoyeurs de la CORSE.
La position historique prise en 2014 par le FLNC de faire une sortie progressive de la clandestinité pour donner à la Corse et aux Corses les moyens démocratiques de construire leur projet de société aurait due s’accompagner des mesures nécessaires à la préservation de sa terre.
Pour cela il aurait suffi que les outils politiques et juridiques existants prennent le relai pour endiguer cette invasion de bétonisation à des fins purement spéculative.
Force est de constater qu’il n’en est rien, bien au contraire…
En matière de spéculation, nous pensions avoir déjà tout vu : montages financiers opaques, détournement du crédit d’impôt Corse, multiplication des résidences secondaires louées, dépossession foncière…
Malheureusement, l’appétit financier avec son imagination dévastatrice est la seule motivation de ce projet.
En effet nous sommes confrontés à un montage financier fait d’une multitude de sociétés basées essentiellement à Paris et dont les retombées économiques pour la Corse sont inexistantes.
Alors que notre avenir économique et social est fortement menacé, que la filière tourisme et hôtelière subissent une intolérable concurrence déloyale, comment a-t-on pu encourager ce type de projet, malgré l’avis défavorable de l’administration préfectorale, appuyé par de nombreux motifs tels que :
« Par sa densité et sa conception cette résidence est de nature à porter atteinte à la qualité des lieux avoisinants et a l’intérêt du paysage naturel. »
Le saccage environnemental est permanent et la démesure est venue balayer notre culture architecturale qui se veut traditionnellement plus humble et harmonieuse.
Raison pour laquelle, ce projet n’aurait jamais dû voir le jour, comme le stipulait le recours contre le permis de construire émanant de la Préfecture :
« La résidence de tourisme envisagée lieu-dit « Arsella » qui est fort éloigné du noyau ancien de Porto-Vecchiaccio ; c’est-à-dire qu’elle s’implantera dans une zone naturelle constituée d’habitats diffus et traditionnels. »
« Le règlement de zone spécifie que les constructions doivent respecter le style, la forme et la composition urbaine existantes. »
Parallèlement, la crise sociale que les Corses subissent de plein fouet, accentué à la fois par une dépossession foncière et par un accroissement de la précarité ne pourra que s’agrandir face à l’ampleur de telles stratégies.
De fait, aucune richesse n’est créée, bien au contraire, notre économie est « vampirisée » ceci ne faisant qu’accentuer les inégalités sociales.
Tandis que les Corses ne pouvant plus, ni se loger et encore moins accéder à la propriété, certaine politique clientéliste favorise ce type de funeste processus, basé sur ces projets.
Exemple, il se trouve que sur cette même commune un projet qui initialement à vocation de logements saisonniers subventionnés lors de sa création, vient d’être racheté par une société Parisienne encore une fois à des fins spéculatives. (Résidence des Hameaux de St Cyprien)
Il devient pour nous insupportable de continuer à subir une telle pression spéculative, qui n’a jamais été aussi flagrante, grandissante et insultante.
AVA BASTA !
AUJOURD’HUI, des parcelles de notre terre peuvent encore être sauvées.
Il ne tient qu’à nous de retrouver une conscience patriotique pour qu’enfin cesse cette dépossession.