Article 10 – Loi “Sécurité Globale”
Aujourd’hui la France connaît une accélération de la dérive autoritaire déjà entamée depuis un bon moment.
Les Français découvrent le déni de démocratie, les manipulations policières et barbouzardes, le délit d’opinion, l’arbitraire de décisions imposées par la force et l’application à géométrie variable de lois qui ne servent plus qu’à contraindre, voire opprimer le peuple.
Certains d’entre eux n’hésitent plus à évoquer un glissement vers la dictature.
En Corse, nous connaissons ces phénomènes depuis longtemps. Depuis des décennies les droits de notre peuple sont bafoués et les justes paient très cher leur combat pour la liberté. De tous temps notre peuple a dû et su s’opposer aux injustices et à l’arbitraire.
Les autorités françaises sont sur le point d’adopter une loi dite « Sécurité globale », votée en première lecture par l’Assemblée Nationale française, dont l’article 24 menace de poursuites ceux qui filment la police dans l’exercice de ses fonctions. La levée de bouclier provoquée par cette loi a conduit le gouvernement à chercher à rassurer par des explications embarrassées qui n’ont convaincu personne. Ces derniers jours, les exactions policières se sont multipliées, en France et même en Corse, certains se sentant sans doute encouragés par ce nouveau texte.
Cette loi viole de toute évidence la Convention européenne des droits de l’homme en son article 10 sur la liberté d’expression, qui prévoit que toute personne peut recevoir et communiquer des informations ou des idées sans ingérence des autorités publiques.
Par ailleurs, l’Assemblée de Corse vient de voter à l’unanimité une délibération rejetant clairement la loi « Sécurité globale », position que l’Assemblée française serait bien inspirée d’adopter également.
Aussi, nous estimons que cette loi est nulle et non avenue sur le territoire de la Corse et appelons les Corses à lui désobéir, si elle devait être votée définitivement, ainsi qu’à filmer les forces dites de l’ordre et à mettre en ligne les images, non pas pour qu’il soit porté atteinte à l’intégrité physique de qui que ce soit mais pour que le contrôle public puisse s’exercer pleinement sur des activités particulièrement sensibles et propices à de graves débordements.
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