Arrêtons de quémander des miettes de liberté, emparons nous en.
Corsica libera tient à s’exprimer en cette fin d’année 2020 que l’on pourrait qualifier de relativement catastrophique, et ce n’est qu’un euphémisme.
En parodiant un Corse qui fût détenteur du pouvoir, on en serait à l’an V d’une présence nationaliste aux affaires. Avec la nuance toutefois que l’état, cette composante de la France, n’a jamais cédé la moindre parcelle de ses prérogatives et s’obstine, inlassablement, à tenter de récupérer ce qu’il croit avoir perdu.
Pourtant le mouvement national avait tout fait, depuis la décision politique et hautement historique du flnc, pour permettre les meilleures conditions d’une politique nouvelle qui tourne résolument le dos aux incuries des décennies passées, ainsi qu’aux logiques de conflit permanent et d’opposition armée.
La majorité territoriale, a très peu souvent et timidement lorsque c’était le cas, réussi à dépasser le cadre imposé. Et lorsque c’est arrivé, les 3 préfets successifs, véritables soldats de la République pour lesquels la Corse devrait rester terre conquise et au mépris de toutes les règles de la démocratie, se sont vite empressés de réagir face à toute velléité de débordement de ce cadre. Sans se situer en dehors du débat démocratique, il est évident que nous ne pouvons ignorer que la Corse a souvent été un terrain de manœuvres pour les barbouzeries préfectorales.
Aujourd’hui nous sommes dans une situation pire encore qu’au début de la mandature. Peut être par défaut d’expérience de notre part, certainement par volonté délibérée de la part de tous les rouages d’état.
Les épisodes successifs en ont fait la démonstration et ce depuis l’injure à un peuple de l’alboru qui, par la voix d’un président, a donné le ton, pour la Corse, de la mandature écoulée. Cet épisode de la fouille n’est pas isolé et nous nous en rappelons d’autres comme la visite de Manuel Valls, premier ministre, qui devant l’assemblée de Corse, venait déclarer que les prisonniers politiques n’existaient pas, que toutes nos revendications étaient refusées, et cela sans qu’aucune voix ne s’élève au sein de l’hemycicle. Pourtant depuis 2018, la majorité territoriale, et notre formation politique en particulier, Corsica Libera, n’a eu de cesse de se poser en force de proposition. En vain, tout à été rejeté à chaque fois, à des niveaux divers.
Le dernier épisode en date est le diktat du préfet qui prétend décider de ce qui relève des compétences de l’assemblée de Corse en particulier de son exécutif et de son président.
La provocation en cette fin d’année est de taille et semble donner le ton pour l’année à venir. Pour sa part, Corsica Libera ne l’accepte pas et n’acceptera jamais que des fonctionnaires s’opposent aux vœux démocratiques de dizaines de milliers de corses.
Surtout nous ne laisserons personne déchirer, pour de bas motifs de politiques françaises, 40 ans de l’histoire d’un peuple qui a toujours relevé la tête, qui se tenait debout en 1943 quand leurs ascendants, préfectoraux ou autre étaient encore à genoux, a de rares exceptions près comme le préfet Jean Moulin.
Ces 40 années de lutte ont été reconnues et validées, en tant que telles, par 4 présidents de la République successifs, et non des moindres. Elles ont été celles de trois changements institutionnels mais surtout celles de drames, de malheurs, de souffrances, de morts et de milliers d’années de prison infligées.
L’ignorance en la matière relève du negationnisme le plus primaire.
Aujourd’hui il est temps de redresser la tête et c’est aux partis politiques, aux élus qui se sont réclamés d’eux, aux hommes et aux femmes que ces mêmes partis politiques ont installés de façon majoritaire aux rênes de l’assemblée, aux militants issus de leurs rangs et qui siègent à des postes de représentants consulaires ou autres, plus largement aux forces militantes issues de nos partis politiques respectifs, de faire le choix de s’engager dans la seule politique qui puisse servir les intérêts de la Corse, celle de la rupture de toutes relations avec un pouvoir français qui a rétabli le règne des gouverneurs.
Enfin, en cette fin d’année nous avons une pensée pour nos frères incarcérés dans les prisons françaises et leurs familles, qui ont passé les fêtes de Noël sans pouvoir être aux côtés des leurs. Nous les assurons de notre détermination à continuer la lutte aux côtés de l’Associu Sulidarità pour faire que ce Noël soit le dernier entre les quatre murs d’une prison française.
Cette question des prisonniers politiques devra être portée avec plus de force que jamais pour que cessent les injustices et que les mots de Paix et de liberté ne soient plus simplement des mots agités lors de campagnes électorales mais une réalité tangible. Et cela dès ce mois de janvier.
La mobilisation de l’ensemble des composantes qui souhaitent réellement construire la Corse libre de demain doit se faire sur la base d’une stratégie claire articulée autour de la logique de désobéissance civile et d’application de ce pourquoi les Corses nous ont fait confiance.
Arrêtons de quémander des miettes de liberté, emparons nous en.
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