Nouvelle vague répressive et report de la réunion à beauvau
Il y a quelques heures, le gouvernement français a décidé, de façon unilatérale, de renvoyer une nouvelle fois les discussions concernant le statut de la Corse.
Cet énième report de dernière minute, couplé à une nouvelle vague répressive, ne vient que confirmer notre appréciation extrêmement négative à l’égard des discussions pompeusement baptisées « Processus de Beauvau » dont l’intérêt même est désormais en question.
En orchestrant une parodie de négociation, Paris n’a jamais eu pour autre objectif que de mettre sous l’éteignoir les aspirations légitimes d’un peuple menacé de disparition et la saine révolte que celui-ci a exprimé dans la rue il y a maintenant plus d’un an. Jamais l’ouverture d’un réel processus historique prenant en compte les revendications majeures validées par la démocratie corse n’a été envisagée.
D’ailleurs, le protocole d’accord Darmanin-Simeoni signé en mars 2022 excluait déjà explicitement les solutions indispensable à toute résolution politique du conflit, à savoir la reconnaissance du peuple corse et de ses droits, la citoyenneté corse (« statut de résident » pour l’accès au foncier ou l’emploi), la co-officialité de la langue ou encore la libération des prisonniers politiques.
Dans ce cadre, seule une « autonomie » au rabais sera, au mieux, proposée aux élus corses. Pour notre part, nous n’y souscrirons pas.
Ces dernières semaines, des appels ont été lancés pour un « projet commun des nationalistes » dans le cadre des discussions de Beauvau. Si nous demeurons des militants de l’unité nationale à chaque fois qu’elle s’organise sur des bases politiques claires, nous considérons qu’un tel projet n’est pas envisageable dans le périmètre imposé actuellement par Paris et qui, à l’exception notable de Corsica Libera, a fait l’objet d’un satisfecit général de la part de la classe politique corse (cf. Réunion du 24 février dernier à Paris).
Aussi, nous soumettons de nouveau au débat notre proposition de résolution en 10 points présentée lors des dernières Ghjurnate Internaziunale. Ce projet, déjà validé majoritairement par les Corses depuis plusieurs années, est pour des nationalistes le socle incontournable à tout processus politique digne de ce nom. Par ailleurs, nous considérons que toute concertation éventuelle à ce sujet devra inclure les organisations de la jeunesse corse sans lesquelles l’idée même d’un quelconque « processus » n’aurait été évoquée tout comme les organisations de défense des prisonniers politiques qui ont consenti tous les sacrifices au bénéfice du combat national depuis des décennies ainsi que l’organisation syndicale issue de la lutte de libération nationale ; toutes ces forces étant pour l’heure exclues de toutes discussions par les différents protagonistes en Corse et à Paris.