Rumenzule : Monte / CAPA
[CUMUNICATU] Ces dernières semaines, le dossier des déchets a ressurgi au coeur de l’actualité à travers la question des « centres de surtri ».
Le mois dernier, l’Etat a, en effet, donné un avis favorable au projet de centre de surtri porté par le Syvadec sur la commune de Monte. Dans le même temps, les responsables de la CAPA affirmaient, de leur côté, que leur projet de centre de surtri suivait également son cours.
Corsica Libera s’oppose à ces projets néfastes.
1/ D’abord, car leur coût exorbitant sera payé in fine par la Corse et les Corses aggravant encore un peu plus la gabegie d’un système déjà ruineux.
2/ Ensuite, car ils livrent un secteur stratégique extrêmement sensible aux mains d’intérêts privés et notamment de grands groupes extérieurs à la Corse, le groupe Suez étant déjà annoncé parmi les porteurs du projet de Monte. Nous réitérons d’ailleurs sans équivoque notre choix d’une maîtrise publique du secteur.
3/ Enfin, car, en l’état, ces centres de tri mécanisés sont totalement surdimensionnés quant aux tonnages qu’ils sont appelés à recevoir et ne constituent donc aucunement une solution à la crise des déchets mais s’inscrivent dans l’objectif de générer d’importants profits.
De telles usines ne peuvent être une solution transitoire pour absorber les surplus de déchets et accompagner la montée en puissance du tri qu’à la condition que le volume des déchets qu’ils traitent diminue progressivement, ce qui n’est pas le cas en l’espèce.
Corsica Libera tient enfin à rappeler que ces mauvais projets ne peuvent aujourd’hui prospérer que parce que la Collectivité de Corse est défaillante dans l’exercice de ses compétences.
Les retards accumulés dans l’adoption du plan de prévention et de gestion des déchets (le PTPGD) dont elle a la charge ainsi que l’absence de choix politiques clairs laissent la voie libre à ce type de projets contraires à l’intérêt national.
Les règles devant figurer au sein de ce plan étant prescriptives, elles s’imposent à l’ensemble des projets d’infrastructures de déchets. La Collectivité de Corse aurait donc déjà pu, et dû, fixer la nature des infrastructures autorisées, leur localisation et leur capacité.
Cela vaut pour les centres de surtri comme pour les centres d’enfouissement, pudiquement appelés centres de stockage.
L’opposition de l’actuelle majorité territoriale aux projets de centre de surtri de Monte et de la CAPA relève donc de la pure hypocrisie au sens où c’est bien son inaction qui est aujourd’hui responsable de leur existence.
En conséquence, Corsica Libera appelle les actuels responsables de la Collectivité de Corse à sortir de l’ambiguïté permanente sur ce sujet, comme pour bien d’autres, en soumettant enfin au vote de l’Assemblée de Corse un projet permettant à chacun de se déterminer sur un sujet qui empoisonne la vie des Corses depuis maintenant des décennies.