Cunfarenza di stampa (13.12.2022) : Nous dénonçons la volonté de l‘état de réprimer notre action politique
Nous sommes aujourd’hui réunis devant l’un des locaux de notre parti politique, Corsica Libera, qui la semaine passée était perquisitionné par la SDAT. Par sa gravité et sa symbolique, cette perquisition d’un local politique, sans aucun fondement, révèle les dérives de l’appareil d’Etat français qui a entendu mener une opération relevant clairement de la police des idées et du délit d’opinion.
La semaine dernière déjà, Corsica Libera dénonçait cette volonté de réprimer notre action politique de et d’en museler l’expression. Nous souhaitons aujourd’hui informer largement l’opinion corse que l’ensemble des éléments dont nous disposons depuis la fin des gardes à vue de nos militants confirme, sans le moindre doute, ces affirmations.
En effet, durant quatre jours, les auditions menées dans le cadre d’une commission rogatoire dite « antiterroriste » ont concerné exclusivement les motivations de l’action politique de nos militants ainsi que l’organisation et le fonctionnement du parti auxquels ils appartiennent.
C’est donc sur le seul fondement de leur action politique, exercée dans un cadre strictement public, que nos militants sont aujourd’hui mis en examen par le parquet national antiterroriste. À ce compte, le peuple corse a donc vocation à être traitée comme une vaste « association de malfaiteurs ».
Charles Pieri est quant à lui incarcéré depuis vendredi dernier à la prison de Fleury-Mérogis. Âgé de plus de 72 ans et souffrant de graves problèmes de santé, il est retenu pour une simple détention d’armes dans l’une des plus sinistres prisons françaises qu’un organe de presse n’hésitait pas à qualifier, il y a quelques années, de « paquebot déshumanisant ». Nous voulons lui réitérer notre solidarité.
La stratégie de Paris à l’égard de la Corse et du mouvement national est donc aujourd’hui limpide.
- Il s’agit, en premier lieu, de mener une offensive visant à criminaliser Corsica Libera et la revendication nationale. Les propos de Gérald Darmanin qui affirmait au micro de France Info avoir annulé sa visite en Corse au regard d’un contexte défavorable lié à « la lutte contre les bandes criminelles » en fustigeant un débat politique « confisqué par quelques uns » ne laissent aucune place à l’interprétation. Cette stratégie est ancienne. Elle est aujourd’hui publiquement assumée au plus haut niveau de l’Etat.
Cependant, les Corses ne sont pas dupes devant ces amalgames grotesques et diffamants. Nous observons d’ailleurs, que le député de la 1e circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, avec lequel nous avons des divergences politiques profondes, a pour sa part rejeté sans ambiguïtés cet amalgame entre l’interpellation de nos militants et la lutte contre la criminalité.
- En second lieu, Paris entend avoir recours à l’ensemble des moyens d’exception offerts par sa législation dite « antiterroriste » pour tenter de réduire au silence Corsica Libera et l’expression de la lutte nationale. Ce faisant, l’Etat français assume de façon décomplexée de s’attaquer aux activités d’un parti politique et donc aux fondements de toute société démocratique. Ce faisant, il renoue avec des pratiques que le mouvement national a subi il y a plusieurs décennies et s’inscrit dans les pas des dérives autoritaires à l’oeuvre à l’échelle européenne, au sein de laquelle la revendication indépendantiste est confrontée ces dernières années à une réponse pénale en lieu et place de la mise en oeuvre de processus démocratiques.
- En troisième lieu, le gouvernement français assume clairement la poursuite d’une stratégie de division du mouvement national afin de réduire au silence toute démarche de résistance face à la disparition programmée de notre peuple. Dans un premier temps, le gouvernement français a demandé et obtenu que le courant indépendantiste soit écarté des responsabilités institutionnelles. Désormais, il passe à une phase de répression active et de stigmatisation des militants qui constituent, aujourd’hui, la seule force politique à dénoncer l’imposture d’un pseudo « processus à vocation historique ». Dans le même temps, ce même gouvernement délivre des certificats de respectabilité aux responsables de l’actuelle majorité territoriale qui, pour l’heure, les acceptent tacitement.
Face à ces manoeuvres, nous redisons aujourd’hui publiquement que nous ferons face et poursuivrons sans relâche notre combat politique au bénéfice du peuple corse et de ses droits nationaux. Nous le ferons avec le sens des responsabilités qui est le nôtre et en rejetant les pièges de la confrontation entre Corses tendus par Paris.
Aussi, les mesures judiciaires prononcées ces derniers jours à l’encontre de nos militants et responsables mis en examen, ne les empêcheront pas de tenir leur rôle au sein de leur parti.
L’incarcération de nos militants n’empêchera jamais notre revendication de s’exprimer car nous serons toujours plus nombreux à reprendre le flambeau de la lutte.
Et demain, si d’aventure le gouvernement français venait à mettre à exécution ses velléités d’illégalisation de Corsica Libera, comme ce fut le cas par le passé, notre combat politique se poursuivra avec sérénité et détermination.