Ghjurnate internaziunale 2022 : Conférence de presse de présentation (40e édition)
Après deux années d’absence liées à la crise sanitaire, E Ghjurnate Internaziunale marquent leur retour sous leur format traditionnel les 6 et 7 août prochains sur le site de la citadelle de Corti.
Pour sa 40e édition, Corsica Libera entend placer l’événement sous le signe de l’internationalisation de la question nationale corse et de la contribution politique du courant indépendantiste à un véritable processus de dimension historique.
Comme chaque année, la présence de nombreuses délégations internationales témoigne de leur solidarité à l’égard de la lutte du peuple corse ainsi que de la pertinence à une échelle méditerranéenne, européenne et internationale de la revendication d’accession à la pleine souveraineté. Les éclairages apportés contribueront à démontrer que ces luttes ne constituent en rien un combat d’arrière-garde mais sont empreintes de modernité dans un monde où les vieux Etats Nations sont en crise et où progressent, partout, la volonté des peuples de décider librement de leur avenir sur leur propre terre.
L’édition 2022 des Ghjurnate se singularise par la présence d’un plateau international d’une qualité exceptionnelle. Des délégations de Catalogne, du Pays Basque, d’Ecosse, de Kanaky, de Polynésie, de Guyane, de Sardaigne, du Biafra, de Kabylie ou encore de la République d’Artsakh ont répondu à l’invitation de Corsica Libera pour deux journées d’échanges, de débats et de solidarité.
La journée du samedi sera l’occasion d’un premier tour d’horizon de l’actualité internationale de des Nations sans Etats et de leur mise en perspective avec la situation en Corse. Il y sera notamment question du coût de la dépendance militaire avec un retour sur l’initiative corso-sarde sur le sujet, du combat pour la terre en Guyane, de l’implication de la société civile et des élus locaux dans le combat pour la souveraineté en Catalogne, en Ecosse ou en Sardaigne. Les témoignages des délégations du Biafra, de Kabylie ou de l’Artsakh contribueront à illustrer, à travers des réalités extra européennes, la portée universelle du droit des peuples à disposer d’eux-même.
Les débats du dimanche permettront d’aborder les expériences de médiations d’acteurs internationaux au Pays Basque avec la Conférence d’Aiete à travers laquelle des acteurs de premier plan comme Kofi Annan, Gerry Adams ou Pierre Joxe se sont engagés en faveur du processus de paix, ou encore le rôle des Etats du Pacifique pour la réinscription de la Polynésie sur la liste de l’ONU des Etats à décoloniser. Face aux blocages persistants de l’Etat français, l’internationalisation du fait national corse apparaît comme une nécessité jusqu’à présent sous exploitée.
La question des référendums d’autodétermination en Catalogne, en Kanaky ainsi qu’en Ecosse, qui devrait se prononcer de nouveau en octobre 2023 sur son accession à l’indépendance, seront également au coeur de nos débats.
Concernant les enjeux propres à notre pays, Corsica Libera invite les Corses, et tout particulièrement ceux qui se reconnaissent dans l’idée nationale, à venir débattre durant ces deux jours.
Un premier temps fort aura lieu le samedi après-midi à partir de 18h30 sur les perspectives de mobilisation après l’assassinat d’Yvan Colonna. Le débat est ainsi intitulé « Statu francese assassinu. Hè mortu un patriottu, è po dopu ? ». Ce débat entendu poser les modalités du rapport de force populaire qui demeure nécessaire, par-delà les discussions portées au plan institutionnel, afin d’assurer que les revendications autour desquelles des milliers de Corses de tous horizons ont manifesté ces derniers mois, à savoir la vérité pour Yvan Colonna, la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance du peuple corse de ses droits.
Ces dernières semaines, nos frères basques ont certainement montré l’exemple en organisant le 23 juillet dernier une grande journée d’action et de désobéissance civile. Depuis plusieurs années, Corsica Libera a appelé le mouvement national à s’engager dans un rapport de force populaire et institutionnel face au mépris du fait démocratique par Paris. Cette option qui n’a pas rencontré l’adhésion de la majorité au pouvoir en Corse jusqu’alors conserve aujourd’hui toute sa pertinence.
Un second débat aura lieu le dimanche après-midi (17h30) avant le meeting final. Il constituera l’initiative politique de Corsica Libera qui présentera sa vision et ses propositions pour un véritable processus historique dans un contexte où au-delà des positions de façade, le débat politique en cours autour d’une hypothétique évolution statutaire manque jusqu’à présent de contributions de fond.
À la tribune des Ghjurnate, Corsica Libera pourra compter sur la présence des députés indépendantistes de Tahiti et de Guyane, récemment élus à l’Assemblée nationale française et ainsi conforter ses solidarités en vue de prochains débats dans l’hémicycle du Palais Bourbon quant à l’avenir de la Corse.
Pour nous deux chemins sont praticables : le premier consiste à opérer un rafistolage du statut particulier de la Corse et donc de se situer dans une logique de décentralisation administrative qui ne changera rien de fondamental au risque de disparition du peuple corse, actuellement nié dans son existence, minorisé sur sa propre terre par une croissance démographique exponentielle due de façon quasi exclusive à l’installation de nouveaux arrivants et par les phénomènes de spéculatifs. Cette voie est à l’évidence une impasse pour la revendication nationale corse. Elle ne nous intéresse pas. La seconde consiste à se placer véritablement au niveau de l’Histoire et à s’inscrire dans une logique de résolution d’un conflit de plusieurs décennies. Elle passe par la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse : droit à décider de son avenir et à accéder demain à la souveraineté pleine et entière, droit à sauvegarder et transmettre sa langue, droit à protéger sa terre et à vivre dignement en accédant à l’emploi et au logement, droit à maîtriser son développement à travers les moyens juridiques et financiers afférents. Nous sommes prêts à y contribuer.
Per dì chì u populi corsu deve firmà maestru di u so distinu nantu à a so tarra è per custruì e vittorie di dumane versi a libertà, chjamemu u populu corsu à participà cum’ellu a face dipoi 40 anni à l’appuntamentu di e Ghjurnate !
PROGRAMME :
Samedi 6
- 10h30 : conférence de presse d’ouverture en présence des délégations internationales
- 16h30 : Débats internationaux
« I costi di a dipendenza : hè ora di fa i conti » : présentation de la démarche corso-sarde sur la question du coût de la présence de bases militaires sur nos sols nationaux.
Guyane : Le combat pour la terre.
Campagne d’information internationale sur trois conflits extra-européens : Kabylie, Artsakh et Biafra.
Société civile et élus locaux dans le combat pour la souveraineté. - 18h30 : Débat organisé en partenariat avec U Ribombu Internaziunale et Radio Alta Frequenza : « Statu francese assassinu : hè mortu un patriottu, è po dopu ? »
- 21h30 : Serata culturale cù I Voci di a Gravona
Dimanche 7
16h : Débats internationaux.
1e partie (16h)
- « Conflits nationaux et médiation internationale à travers les expériences de Tahiti et d’Euskal Herria ».
2e partie (16h45)
- 16h45 : « Indépendance : regards sur 3 référendums (Catalogne, Kanaky, Ecosse) ».
- 17h30 : Débat national
« Revendication nationale corse et évolution statutaire : propositions pour un vrai processus historique ». - 19h : Meeting Sulidarità, Corsica Libera
- 21h30 : Serata culturale cù I Chjami Aghjalesi