Cunfarenza di stampa Rientrata Pulitica 2019
Les Ghjurnate Internaziunale ont été, une fois de plus, un moment fort de l’expression nationale corse. Les délégations internationales ont pu comparer des expériences qui, mettant en jeu des approches culturelles, sociétales, idéologiques différentes, aboutissent à des situations analogues.
Les conclusions, issues de débats toujours intéressants, trouvent, ici et aujourd’hui, une résonance particulière, nous renvoyant à nos propres orientations stratégiques.
Les inquiétudes sont multiples et les dangers aussi, en Europe, au vu des réactions des États nations, et évidemment en Corse.
L’heure est venue, aujourd’hui et une fois de plus, pour Corsica Libera de réaffirmer notre positionnement politique et de dire sur quels chemins tortueux nous ne nous laisserons pas entraîner.
Nous disons clairement la réalité et non pas l’illusion de notre attachement à une démarche authentiquement nationale, incarnée par Pè a Corsica, concrétisée sur le terrain électoral lors des trois derniers scrutins successifs.
Cette volonté inébranlable, au bout d’un demi siècle de lutte, ne saurait être déçue ou contrariée par qui que ce soit, ni par un parti, ni par un homme politique quelle que soit son envergure ou sa situation.
Pourtant des signaux inquiétants nous parviennent et de façon trop régulière. Et le premier, l’élément déclencheur en quelque sorte, a été le double discours de Lupinu affirmant l’intention du virage d’une des composantes dans un glissement du nationalisme au postnationalisme.
Ce discours assumé par femu a Corsica, et nul ne lui conteste le droit de le tenir, n’est pas et ne sera jamais le nôtre . Et ceci alors que 57% des électeurs nous ont, collectivement et très clairement, mandaté pour une démarche de 10 ans devant conduire à l’autonomie législative. Pour cela et pour rien d’autre, Corsica Libera réaffirme son attachement à ce serment et à cet engagement.
Cette affirmation constitue le premier temps de notre discours.
Le tempo est pour l’instant à la période électorale et nous savons que les Corses ne comprennent pas que nous soyons contraints d’aborder des élections, fussent elles municipales, sans reconduire l’union initiale.
Il est de notre devoir aujourd’hui de prévenir les dangers que font courir à cette union de potentielles démarches délaissant l’unité du mouvement national au profit de visions hypothétiques diluant les revendications qui sont de plus en plus vitales et urgentes pour notre pays.
Ainsi, les refus de constitution d’une démarche Pè a Corsica aux municipales sont de nature à fragiliser le devenir de la coalition, à un moment où la situation politique commanderait de la renforcer. Nous continuerons, quant à nous, avec toutes celles et ceux qui affirment partager cette volonté, à faire vivre l’esprit de Per a Corsica au delà de la simple implication électorale.
Notre second temps est, nous le disons sereinement, celui de l’inquiétude. Nous le répétons, notre inquiétude, car nous sommes effectivement inquiets et il est de notre responsabilité de le dire, porte sur le fond de certains discours, sur la mise en retrait des fondamentaux de la lutte, elle porte sur la lecture même de l’ accord que nous avons scellé sur la base du ghjuramentu.
Elle est aussi dans le constat fait de la volonté d’une des composantes de Per a Corsica de s’ancrer dans une politique gestionnaire qui occulte quasi définitivement ces fondamentaux.
Bien au contraire Corsica Libera est plus que jamais convaincu que la Corse, que la société corse ébranlée par des crises sociétales et économiques, que notre Peuple, ont davantage besoin de
rassemblement que de division, de plus d’union de sa force politique majeure que de recherches clanistes d’alliances aléatoires.
C’est notre troisième temps et il est majeur à nos yeux: la Corse attend du mouvement national qu’il se projette dans un réel projet de société à la hauteur de nos ambitions et de nos combats des dernières quarante années.
Nous ne pouvons pas nous représenter une fois de plus face au choix politique du Peuple Corse sans ce projet social qu’il attend depuis trop longtemps déjà.
Nous ne partagerons jamais une vision de la société corse où, comme si nous avions vaincu l’Etat français, il suffirait de tracer les contours d’une nouvelle société en y associant des personnes ou des repentis de tous bords politiques. Nous ne sommes en aucun cas, contrairement à ce qu’avancent certains détracteurs, partisans d’une quelconque « fermeture radicale ». L’ouverture est un credo partagé depuis l’accord scellé sur 10 ans pour l’accession à l’autonomie législative.
Nous en resterons partisans à chacune des consultations électorales auxquelles nous participerons en excluant toutefois, comme cela s’est déjà produit, les chevaux de Troie du gangsterisme organisé.
À ce sujet, et ce quatrième temps est, pour nous, essentiel , nous ne partageons pas seulement les craintes actuelles de la société civile face à la déferlante du gangsterisme organisé dont un regroupement économique de circonstance est, ostentatoirement, la crête de vagues. Nous les anticipons depuis des décennies, et les sacrifices de nos militants sont là pour en attester dans les luttes menées contre les systèmes mafieux et ses acolytes.
Si le nationalisme Corse n’est jamais aussi fort que dans l’union, nous savons par expérience, qu’il s’est toujours affaibli dans la division et la désunion.
Or le seul véritable rempart contre les dérives mafieuses réside dans l’union de toutes les forces vives de la nation. Il nous faut, tous ensemble, mettre un terme à l’emprise des réseaux qui ont prospéré à l’ombre d’une justice et d’une police française aussi complaisante à leur égard qu’elle a été active dans le cadre de la répression politique du mouvement national.
L’heure est grave, elle est celle de l’Histoire. Elle nous oblige à exhorter, plus que jamais les uns et les autres à ancrer la démarche nationale, plutôt que d’adopter une attitude « post nationaliste » plus qu’hasardeuse voire suicidaire. Nous ne pouvons accepter, sous prétexte d’un contrat de mandature, que nous respectons quant à nous, dans l’esprit comme dans la lettre, de faire taire la voix qui est la nôtre, celle du mouvement historique du peuple corse.
Enfin, nous réaffirmons que le mouvement national n’a pas fait preuve d’inconséquence, et qu’il n’aurait jamais scellé un accord de 10 ans sans en dessiner les contours.
L’accord réel, rédigé et dûment validé, est tout autre. Il précise notamment que notre coalition Per a Corsica a vocation à aller, unie, à toutes les élections et ce depuis le premier tour. Même si certains font mine de l’oublier.
La démarche Pè a Corsica n’appartient ni à Corsica Libera, ni au PNC, ni à Femu a Corsica, mais elle engage nos mouvements devant les dizaines de milliers de Corses qui l’ont validée et qui fondent en elle les espoirs de la nation.
Cette dernière a absolument besoin d’être réaffirmée avec toute la force que la légitimité d’un peuple lui confère, face à un État qui s’obstine à nier le fait démocratique et qui est prêt à nous combattre aujourd’hui avec tous les alliés de circonstance qu’il pourra trouver.
Par ailleurs, le redéploiement du courant indépendantiste que Corsica Libera représente, demeure, plus que jamais, complémentaire de cet investissement sur le terrain institutionnel. Notre campagne de sensibilisation et d’actions concernant les préoccupations du Peuple Corse continuera sur tous les, sujets majeurs comme l’accès au logement, la précarité et le pouvoir d’achat des Corses.
Più ch’è mai l’unione naziunale hè necessaria. Più ch’è mai duvemu mette in cumunu e nostre forze pè a Corsica, è ella sola.
Nous condamnons fermement et saurons faire face à la campagne actuelle de diffamation à l’encontre de nos dirigeants, honteusement basée sur l’exploitation d’un climat délétère et d’un drame humain. Elle ne peut être le fait que de manipulateurs, de barbouzes ou de services de police. Elle n’en est que plus inquiétante.
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